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Ernest Barreau, de face au premier plan
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Pour Ernest Barreau, résistant à
l’occupation nazie, la guerre ne s’est pas arrêtée en 1945, elle continue avec
la course au profit à laquelle se livrent les multinationales pour la domination
du monde. Pareilles à ces seigneurs féodaux qui transformaient les champs
de blé en champ de bataille, réduisant les paysans à la famine, les ultra-milliardaires
dévastent la planète au nom d’egos surdimensionnés, poussant des cohortes de
migrants à fuir leur pays.
Depuis ses vingt printemps en
1942, Ernest sait que le nazisme n’est que le stade suprême du
capitalisme. L’occupation nazie n’étant qu’une forme parmi d’autres de
l’occupation patronale. Une occupation patronale qui, en imposant la production
de marchandises en lieu et place de productions d’intérêt général, détruit les
solidarités de base par un mécanisme diabolique d’enrichissement par
l’appauvrissement.
Aimé Césaire en 1950 appelait lui
aussi à la lutte contre le capitalisme :
« Qu'on le veuille ou
non, au bout du cul-de-sac Europe-je veux dire l'Europe d'Adenauer, de
Schuman, Bidault et quelques autres, il y a Hitler. Au bout du
capitalisme, désireux de se survivre, il y a Hitler.
Au bout de l'humanisme formel et
du renoncement philosophique, il y a Hitler. »
Ce combat, c’est encore et
toujours celui d’Ernest, personnage jubilatoire et solaire, qui, à bientôt 95
ans, vit dans la prise en compte des souffrances des plus démunis, ses frères
et sœurs en humanité.
Revenu social ou chaos permanent?
par Ernest Barreau
Claquant comme un coup de
tonnerre dans une atmosphère politico-sociale agitée, bouleversant pronostics
et arts divinatoires, en cette soirée du 22 janvier 2017 le résultat du vote
des primaires de la gauche a désigné un
candidat inattendu pour les présidentielles de Mai prochain !
Celui-ci ayant inscrit dans son programme le projet (idée relativement ancienne)
d'un « revenu d'existence attribué
à tous » !
Militant depuis des décennies en
faveur d'une économie distributive (économie des besoins), je ne puis qu'abonder à l'application du dit
concept, celui-ci étant en parfaite osmose avec les choses de notre
temps : celles des composantes
socialement utiles et heureuses découlant de la révolution techno-numérique.
Toutefois, j'émettrai des
réserves dont celle-ci en premier lieu : l'attribution d'un revenu social décent est-elle compatible, par suite
possible, avec l’économie capitaliste ? Sauf erreur d'analyse
(c.q.f.d.) sans équivoque la réponse
est négative.
Explications
Enfermée dans l'économie de
marché (une marchandise étant un produit
vendu avec profit), la formation
financière du dit revenu ne peut se
limiter qu'à des opérations de bric et de broc. Jonglerie de surtaxes,
impôts, allocations, subventions de toutes sortes, etc..Suite à quoi, de telles
acrobaties monétaires, budgétaires, n'augmentent
en rien le volume d'une monnaie « socialement utile » pour le revenu social en question.
Au contraire, ces numéros
d'équilibristes soustraient un pouvoir
d'achat de plus en plus en berne, à une multitude de consommateurs
(trices) …contribuables tondus de la France d'en bas, (dixit Raffarin ) .
Le revenu social décent n'est pas
de prendre aux uns pour donner aux autres, mais de donner à tous, les moyens de vivre en toute plénitude, c'est la
part équitable d'une production (biens et services) socialement utile appartenant à tout un chacun, du fait que nous sommes tous usufruitiers des
découvertes et sciences appliquées depuis des générations précédentes jusqu'à
nos jours !
Inscrite comme déficit public
(2000 milliards), chiffres reposant sur des courants d'air autour desquels s'ajoutent
intérêts sur intérêts. Une fois de plus la
dette anti-sociale prouve que le pouvoir politique réel appartient de fait, aux
oligarchies financières « main invisible des marchés » (dixit
Hollande). Dette irremboursable plombant l'économie réelle !
Quadrature du cercle
Suite aux observations formulées,
découle le fait suivant : sans
transformation des principes monétaires, l'impossibilité monétaire de former un
revenu social conséquent devient flagrante ! Citant Einstein « L'on
ne peut solutionner un problème avec les éléments qui l'ont engendré », métaphoriquement, peut-on tenir le
cap prévu en pilotant un navire dont
les commandes du gouvernail sont absentes ou bloquées ?
Ce cas de figure transposé sur le
plan économico-social fait apparaître que tout gouvernement (quelle qu'en soit
l'étiquette ) privé de leviers de
commande, dont en premier lieu, celui de la maîtrise de la création monétaire
au service de l'économie réelle, ne pourra satisfaire aux besoins indispensables et socialement utiles,
exprimés par tout un chacun .
Dans ces conditions, et pour ce
motif, la formation monétaire d'un
revenu social d'existence restera au stade d'une idée abstraite :
sorte de vœu pieux. Soulignant que l'on
ne peut servir à la fois deux choses antagoniques, en l'occurrence : le
profit financier et le social …, le profit et le respect de
l'environnement conditionnant celui de
l'écosystème dont toute vie est tributaire !
Revenu social garanti en économie
distributive
Dissocié du couple emploi-salaire, formé à partir d'une monnaie
distributive (gratuite)
créé par les pouvoirs publics de la nation, de ce fait libéré d'une monnaie
dévoyée, par suite esclavagiste et suicidaire, le Revenu Social Garanti remplit
pleinement le rôle et la finalité lui étant assigné, à savoir : le remplacement de la trilogie
« prix-salaire-profit », par celle de la « production-distribution-consommation ».
Libérée du profit financier, devenant simple élément comptable, de même volume que celui d'une production utile,
versé à tout un chacun de la naissance à la mort, la honteuse et criminelle « misère
dans l'abondance »
disparaît mathématiquement et définitivement !
Disparaissent également
organismes de secours matériels dont l'altruisme mérite d'être souligné, y
compris les quêtes de la faim…. devant des magasins pleins ! Suppression des
taxes, impôts, subventions de tous bords, etc…Le revenu social garanti transforme la charité-business en « justice
sociale » et supprime le chômage : vecteur de la crise endémique du
capitalisme !
Nominatif, imprescriptible et
inaliénable, assurant les biens matériels de la vie, la sécurité du lendemain, le revenu social est une assurance-vie 100
% !!!
La France, pays « des
droits de l'homme »
s'honorerait de mettre en application le deuxième terme de sa devise républicaine « l'égalité ». Que
penser des termes « liberté-fraternité » où l'antagonisme d'un monde « fricalise » les entraves ? Sans l'égalité des droits économiques
essentiels, les droits de l'homme sont tronqués !
Remarque importante
Attribué indépendamment de tout
temps de travail, le revenu social encouragerait, dit-on, l'oisiveté « mère de tous les vices », omettant de nommer le père de ceux-ci à
savoir : le profit financier ! La réponse à cette objection est la
suivante :
en règle générale, tout changement de milieu entraîne un
changement de comportement, loi naturelle d'adaptation de tout organisme
vivant en vue de sa pérennité (instinct de conservation) citant la locution
latine « mutatis-mutandis ».
L'homme n'est ni bon ni méchant, son comportement est la résultante du milieu
dans lequel il évolue (parallélogramme des forces).
Droits et devoirs
Non seulement le revenu social ne conduira pas à
l'oisiveté, la paresse, mais exigera, en contrepartie de tout individu
sain selon ses capacités et ses aptitudes, de remplir un Service Social (se substituant au droit au travail
encore naïvement proclamé aujourd’hui) en accomplissant des tâches non réalisées par les robots. La durée du Service Social diminuant et ce, inversement proportionnelle aux
gains de productivité générés par le progrès technologique.
Objectivement, à travers ce monde
de désordres, violences et conflits de toutes sortes, la mise en application du
dit Revenu va dans le sens du
désamorçage d'un contexte économico-social pour le moins préoccupant, sinon
explosif.
Service social
En partageant les tâches non
encore effectuées par les esclaves mécaniques automatisés, chaque travailleur
(manuel, col blanc…) aura la
satisfaction d'accomplir une activité socialement utile, par suite enrichissante, moralement, au
service de l'intérêt général.... L'enthousiasme d'accomplir une tâche apportant l'espoir à une jeunesse en quête
d'avenir radieux !
En aucun cas, la paix sociale (tant
attendue) ne peut s'établir dans une
société où l'antagonisme financier-économico-social, démantèle les acquis sociaux.
La paix sociale augurant de la paix civile, le Revenu Social garanti étant l'un des piliers !
Transformation des principes
monétaires
A l'ère où le génie humain
possède les capacités de se libérer des lois de la pesanteur, de propulser des
engins spatiaux allant explorer l'univers, de briser les atomes…serait-il plus malaisé de maîtriser des
chiffres (créés ex-nihilo) quel qu’en soit le montant du Revenu Social
d'Existence, par suite maîtriser les
bienfaits d'un progrès partagé entre tous ?
Une réponse négative remettrait en question le long,
parfois et douloureux cheminement
d'une civilisation arrivant à son apogée !
La voie politique
A travers la campagne électorale
en vue des présidentielles de Mai prochain, le moment est propice de participer démocratiquement aux débats, d'interroger
les candidats et candidates se présentant aux portes de l'Elysée .
Leur demandant d'inscrire, en
premier lieu la sortie d'une vassalité
oligarchique permettant la reprise d'un pouvoir politique au service de la nation,
d'inscrire dans leur programme cette révolution
monétaire et culturelle, d'effacer une dette antisociale absurde et inhumaine, en
reprenant la maîtrise de la création
monétaire à vocation sociale, préalable à tout changement de cap
économique à 180 degrés !
D'inscrire dans la constitution
française la charte universelle des
droits de l'homme dont la France est cosignataire, charte où le Revenu Social
s'y trouve préinscrit (article 25).
Sans ces avancées politico-économiques hardies courageuses et déterminées,
en osmose avec les composantes de la révolution techno-numérique le coup de
tonnerre politique du 22 Janvier 2017 aura duré le temps d'un éclair… laissant une lueur d'espoir pour une
concrétisation d'un Revenu Social Garanti !
Il en va de la crédibilité des programmes présentés par les candidats (ates)
en lice, sans quoi les
promesses faites rejoindront (une fois de plus) le musée des illusions jouxtant
le magasin des farces et attrapes .
L'espoir
L'espoir, qui nous concerne tous, c'est qu'une prise de conscience et une
volonté politique mettant les montres à l'heure de la fulgurante révolution
techno numérique, en transformant la monnaie en simple élément comptable au
service de l'intérêt général, en
partageant entre tous, les bienfaits d'un progrès maîtrisé.
Tous les paramètres (sauf la monnaie
sociale) sont présents pour la
transformation d'un monde antagonique et suicidaire en un monde convivial et fraternel !
Utopie
Non l'utopie n'est pas l'irréalisable mais ce qui n'est
pas encore réalisé ! Sans
l'utopie des générations précédentes, le vol du plus lourd que l'air, l'avion,
eût été impossible. En ce début du 21ème siècle la révolution techno-numérique n'aurait jamais eu lieu !
L’utopie, c’est de croire et de
faire croire qu’on peut continuer à gagner sa vie en détruisant le monde !
Ernest Barreau,
citoyen-électeur, conscient et responsable
26, rue du Clos
Grillé 44640 Le Pellerin,
militant du
collectif «Libérons La Monnaie »,
le 15 Février 2017
N. B : Déclaration universelle des droits de l'homme, 1948
(article 25)
« Toute personne a droit à un
niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de
sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les
soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à
la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de
vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par
suite de circonstances indépendantes de sa volonté. »