A Georges Bush, à Jack Lang
JE ME
SENTIRAI AMERICAIN
ET FERAI SILENCE DANS MA CLASSE ...
6 août 1945, les
Etats-Unis bombardent Hiroshima. En quelques secondes, 80 000 morts, 150 000 blessés. Pas une seconde de silence.
9 août 1945, les
Etats-Unis bombardent Nagasaki. En
quelques secondes, 20 000 morts, 50
000 blessés. Pas une seconde de silence.
De 1964 à 1975, les
Etats-Unis bombardent le Vietnam.
Des millions de morts. Armes chimiques, bombes au napalm et bombes
à billes terrorisent les habitants. Des "Oradour-sur-Glane" par
milliers, villes et villages rayés de la carte. Dans les camps de concentration,
on affame, on viole, on torture, on assassine. Pas une seconde de silence.
11 septembre
l973, Santiago du Chili, coup d'état militaire
fomenté par la CIA. Pinochet soutenu
par les Etats-Unis fait régner la terreur.
Des milliers d'hommes, de femmes et
d'enfants torturés, assassinés avec l'aide de conseillers américains Pas une seconde de silence.
Depuis 1991, les américains et leurs
alliés, en violation de la Convention de Genève, infligent un blocus à l'Irak. Un blocus qui affame les populations civiles et
qui tue six mille bébés par mois
(soixante douze mille bébés par
an).Un blocus qui, avec l'appui de bombardements
réguliers,
a déjà fait plus d'un million de victimes civiles depuis dix ans. Pas une
seconde de silence.
Tous ces actes de destructions extrêmes
ayant pour seul objectif de terroriser une multitude d'innocents afin de renverser un
gouvernement ennemi, toutes ces
folies meurtrières profitent
à des multinationales qui rejettent solidarité et partage des richesses,
pourtant seuls facteurs de développement durable.
Tous ces attentats sont des crimes contre l'humanité au même titre que ceux qui, le mardi 11 septembre 2001, ont fait 5 000 morts à New-York et à Washington et pour lesquels, Jack Lang, le ministre de l’Education Nationale, nous a demandés de faire trois minutes de silence dans les classes.
Tous ces attentats sont des crimes contre l'humanité au même titre que ceux qui, le mardi 11 septembre 2001, ont fait 5 000 morts à New-York et à Washington et pour lesquels, Jack Lang, le ministre de l’Education Nationale, nous a demandés de faire trois minutes de silence dans les classes.
Je me sentirai américain
et ferai silence dans ma classe lorsque la communauté internationale
condamnera tous ces crimes
contre l'humanité.
Je me sentirai
américain et ferai silence dans ma classe lorsque
les USA cesseront de faire du FMI et de la
Banque Mondiale une arme pour piller
les pays pauvres et faire grimper les valeurs
boursières.
Installation d'infrastructures destinées à favoriser prioritairement
les exportations de matières premières, d'énergie
et autres produits vers
les pays riches. Tout cela au détriment de ces "sans-terre" que l'on concentre dans les bidonvilles
du Sud et qui souffrent « dramatiquement du manque d'eau potable, de soins et
d'instruction. Moins d'un milliard
de nantis, plus de cinq milliards d'exclus
: l'intégrisme économique des
dictateurs des marchés financiers
ne fait qu'engraisser le terreau
de la faim et de l'ignorance où se
développent intégrismes politique et religieux.
Imagine-t-on un cessez-le feu généralisé
sans un "cessez-la faim" planétaire
?
Je me sentirai
américain et ferai silence dans ma classe, lorsque
les dirigeants du G8 n'accepteront plus d'être
les gérants des multinationales,
d'être les vassaux des Etats-Unis,
un pays où quarante sept millions d'américains,
en grande partie
illettrés, survivent
en deçà du seuil de pauvreté. Un
pays qui traite magistralement le chômage par
une pénalisation de la pauvreté et
un accroissement vertigineux du nombre
de prisonniers.
L'idéal démocratique américain, ce n'est pas un "homme-une voix",
mais, cyniquement, « un dollar-une
voix".
Je me sentirai américain
et ferai silence dans ma classe, lorsque l'émotion sera
la même à l'égard de toutes les victimes de tous les terrorismes.
Je me sentirai américain et ferai
silence dans ma classe, lorsque la
communauté internationale condamnera sans complaisance sélective tous les crimes contre
l'humanité, ceux commis par les pays riches
comme ceux commis au nom des pauvres.
En attendant ce jour, je ne ferai
pas silence dans ma classe, je continuerai
à parler
aux enfants afin de leur
"donner le sens de la responsabilité personnelle
et collective face aux problèmes
liés aux droits de l'homme et aux atteintes qu'ils
subissent", conformément à la
page 71 des programmes de l'Ecole primaire.
Alain
Vidal, instituteur à Nantes,
le 17
septembre 2001
Surtout quand on sait que bien des choses restent encore obscures sur ce qui s'est réellement passé ce jour là.Et c'est le moins qu'on puisse dire: Vous rappelez-vous l'écroulement des tours
RépondreSupprimerEN MOINS DE CINQ SECONDES
Ahurissant...mais restons dans le ronron qui nous convient si bien et concentrons nous sur la monnaie, comme le dit fort clairement le titre de votre blog