mardi 22 mars 2016

Sauver la planète !


Sauver la Planète!

par Ernest Barreau, ancien résistant
Ernest honorant la mémoire de la résistante Joséphine Béziau, dit « Fifine », 
décédée en 2012.
"Jeune maçon, travaillant à la construction du Mur de l'Atlantique, Ernest y volait de la dynamite, avant de s'engager dans la résistance, sous le pseudo de Bouvreuil et de rejoindre le maquis de Princé."


         En cette fin d'année 2015, 125 chefs d’État se sont rassemblés à Paris pour plancher sur le réchauffement climatique de la planète (Cop 21) dont les conséquences sont inquiétantes !
A ce sujet, étant donné leur fréquence et leur amplitude, ces phénomènes météorologiques méritent une analyse conséquente en remontant à leur cause, autrement dit : essayer de comprendre le pourquoi des choses. A la suite de quoi, que penser des déclarations et décisions prises par la dite assemblée ?
Si des avancées transparentes et financièrement contraignantes ont été enregistrées, il n'apparaît pas moins, qu'une fois de plus, la racine du mal reste dans l'ombre, sinon escamotée ! D'où cette évidence,  par lien de causalité, sans éradication de la cause, les effets perdureront, nonobstant les remèdes employés !
A travers ces débats, un exemple, non-exhaustif,  révélant un paradoxe de taille : celui du projet d'aéroport de Notre Dame des Landes !
Pendant qu'à Paris, l'on se préoccupe du réchauffement climatique, de ses conséquences sur l'environnement, ailleurs, en Loire-atlantique, on s'apprêterait à sacrifier des milliers d'hectares de terres agricoles, feuillus y compris, dans une zone fertile et verdoyante.
L'écosystème, une fois de plus, est sacrifié sur l'autel du profit financier, arguant de termes récurrents: croissance, emploi, compétitivité etc…panoplie ayant fait date à l'ère de la révolution techno-numérique !
Fulgurante et fantastique, cette révolution renvoie aux calendes grecques, tabous, et préjugés…c'est pourquoi, sauf erreur d'analyse (cqfd), découle l'axiome suivant  «le chômage croît en même temps que la productivité, tandis que la production augmente.»
Sans tenir compte  de cette réalité mathématique et sociale, telle la quadrature du cercle, tout problème concernant cette matérialité nouvelle restera insoluble. Rappelons cette pensée d'Albert Einstein :
 «On ne peut résoudre un problème en conservant les éléments qui l'ont engendré »
Lors de ses vœux du nouvel an, le président de la république fit part de ses projets à travers une politique de grands travaux, synonyme de grands chantiers, développement des énergies renouvelables, croissance verte, etc., nonobstant bonnes intentions et réussites espérées, ces vœux restent imbriqués dans l'économie de profit !

Politiques des grands chantiers, New-deal français.
Objectivement, à travers les débats pro et anti aéroport, dans le cadre du système économique incriminé, quelque soit l'importance des grands chantiers envisagés, que penser du résultat final de ces projets ? Rappelons un précédent historique, le new-deal américain des années 30, un plan décidé par le président des Etats-Unis, Franklin Delano Roosvelt. Ce plan ne sauva pas un capitalisme en crise depuis le krach financier du 29 octobre, le fameux Jeudi noir. N’oublions pas que tuant le profit, moteur et finalité de l'économie de marché, l'apparition de l'abondance posait (déjà) la question :  
détruire l'abondance pour sauver le profit ou sortir de l'économie de vente avec profit!
Le conflit 39-45 régla le problème, on détruisit invendus et invendables par désolvabilisation de consommateurs (trices), en ramenant la rareté, on réoxygènat le capitalisme…en désoxygénant une soixantaine de millions d’humains qui périrent ainsi. A tous ces morts s'ajoutèrent  d'énormes destructions, ainsi le tour fut joué !
Oublierait-on qu'un tel déferlement meurtrier et destructeur ne fut qu'un exutoire ? Que les mêmes causes dans les mêmes conditions, produisent les mêmes effets ? Le devoir de mémoire s'arrêterait-il au seuil de la cause, par suite, au seuil des banques ?

« Les 30 glorieuses » période ainsi appelée concernant la reconstruction 
En fait, celle-ci masqua l'avancée fulgurante des sciences et techniques appliquées en tout domaine…Et l'abondance, non synonyme de gaspillage, réapparut télescopant les structures d'un système économique, datant de l'ère de la rareté .
Ceci expliquant pourquoi, en ce début du 21ème  siècle, comme un leitmotiv, avec plus d'acuité à l'ère des robots,  le monde reste confronté aux mêmes problèmes, posant la même question subordonnée au profit :
produire et détruire ou, exit du profit, créer une monnaie de consommation, consomptible dès le service rendu, basée sur une production socialement utile, libérée de la croissance exponentielle du profit !
Cette monnaie, simple élément comptable, permettrait le respect de l'éco-système dont toute vie est tributaire ! L'humanité est devant ce choix, il n'est d'autre alternative, sous peine de connaître des lendemains désenchantants !
En un mot la révolution techno-numérique a sonné le glas du capitalisme, quelques puissent être les piqûres de rappel injectées pour sa pérennisation. Sans ostentation,  qui ne comprend pas ces choses ne comprendra rien aux choses de notre temps et la loi de la jungle poursuivra sa course à l'abîme !

Un paradoxe de taille : sauver la planète en détruisant la nature !
Telle est la contradiction insurmontable, concernant les décisions prises par la Cop 21, face au  projet d'aéroport à Notre Dame des Landes. Un projet s'inscrivant dans la politique d'un New-deal français! Deux choses s'excluant d'elles- mêmes, nous sommes plongés en pleine politique des contraires.
Quant au mode de transport aérien, objectivement et statistiquement, par rapport au nombre de passagers et de kilomètres parcourus, officiellement, on prétend que ce serait l'un des moins accidentogènes.

Pollution
Comme en médecine, la dose fait le poison, en l'occurrence, les gaz d'échappement des réacteurs n'ont pas la propriété chlorophylienne que possèdent les plantes dans leur rôle de photosynthèse, même remarque pour les moteurs à explosion.
Allant à l'encontre de cette chimie organique, la destruction du feuillu ne peut s'inscrire dans le plan de croissance verte, émis lors des vœux du nouvel an par le président de la république !

La Terre n'est pas extensible
Ses ressources sont limitées de fait, car non inépuisables. La somme des pollutions, des massacres écologiques, est supérieure à la capacité de renouvellement des éléments détruits. Autrement dit, la Terre ne peut plus digérer l'accumulation des déchets, en même temps qu'elle ne peut réparer la somme des destructions écologiques perpétrées par l'homme !
Fragilisé,  l'éco-système rompu met la vie en danger !

Le progrès tuera l'homme, disaient certains de nos ancêtres !
Non, s'il est maîtrisé en fonction de l'intérêt général et des capacités d'un écosystème respecté qui ne serait plus sacrifié au nom du profit des ultra riches:
-le progrès technique permet de travailler moins mais tous, conséquence logique et heureuse du remplacement de l'homme par les machines et les robots, avec pour effet  immédiat, davantage de personnel là où il y en a tant besoin : éducation, santé, vieillesse…
-distribution à tous des biens nécessaires à la vie, afin de supprimer la scandaleuse misère dans l'abondance de biens essentiels et socialement utiles, le plus souvent stockés ou détruits,
-protection des écosystèmes, plutôt que de continuer le scandaleux gaspillage productiviste destructeur de notre Terre, par l'obsolescence programmée (entre autres) des biens matériels provoquant, le pillage des pays pauvres avec son corollaire, la crise des réfugiés !

Sauver la Planète
Sur un point de non-retour, l'humanité n'a d'autre alternative :
- ou se contenter d'atténuer des effets de plus en plus calamiteux, tout en conservant la racine du mal qu'est l'argent érigé en finalité !
-où changer de cap économique à 180 degrés, en mettant l'être humain comme finalité de l'économie, l'argent devenant qu'un moyen comptable au service de tous !
Rappelons que, pour un tel changement historique, la maîtrise d'une création monétaire à finalité sociale, est un préalable permettant cette transformation en parfaite osmose avec les composantes de la révolution techno-numérique…autorisant la transformation d'un monde antagonique et suicidaire en un monde convivial et fraternel !
Hors des sentiers battus, devenus obsolètes et donc impraticables, une politique hardie, courageuse et déterminée, peut mener à bien cette transformation structurelle inscrite dans les faits !
Tel est l'espoir apporté par un distributiste engagé.
 Ernest Barreau
  militant au sein du   collectif Libérons la Monnaie 
résidant 26  rue du Clos grillé, 44 640 Le Pellerin
 

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