« Propaganda, comment manipuler l'opinion en démocratie »
Un livre d’Edward Bernays
par Alain Vidal
Edward Bernays, ou la fabrique du consentement
USA, début 20ème siècle, avec la machine à vapeur, les capacités
de production sont démultipliées. Problème se pose, les consommateurs
potentiels traditionnellement économes n’achètent qu’en fonction de besoins
vitaux. Les invendus s’accumulent.
Des entreprises feront font appel à Edward Bernays. Exploitant
à des fins mercantiles les travaux sur l’inconscient de son oncle, Sigmund
Freud, il les utilisera à des fins mercantiles pour plonger les foules dans le
consumérisme.
Développant le désir de
se faire plaisir sans trop réfléchir, la publicité moderne était en marche :
« Créer du besoin, du désir et créer du dégoût pour tout ce qui est
vieux et démodé »
La publicité
devenu spectacle, courir les magasins devient un divertissement, les
actionnaires se frottent les mains. Naît aux USA, l’épidémie de consumérisme se
répandra dans le monde dans l’exploitation du grand nombre et la
surexploitation des écosystèmes.
Consommer devient
synonyme de progrès et de liberté. Les cigarettiers veulent que les femmes fument.
Bernays regroupera 20 jeunes filles sexy qui à l’avant d’une procession
religieuse, sortiront leur paquet de cigarettes pour fumer. Devant une foule de
journalistes, il déclarera :
« Elles allument des flambeaux pour la liberté ».
A des experts grassement rémunérés, il fera dire que la santé de la femme, c’est la minceur qu’on obtient en fumant…
Dès lors, la psychologie scientifique en partenariat avec les médias de masse, vont donner aux décideurs économiques et politiques un pouvoir fabuleux.
Bernays est le père des relations publiques, le père de ce que les Américains nomment le « spin », c’est-à-dire la manipulation de l’opinion au service de marchands et des politiciens.ue en partenariat avec les médias de masse, vont donner aux décideurs économiques et politiques un pouvoir fabuleux.
À l’époque, les
Américains mangent peu de viande et le petit-déjeuner est presque inexistant.
Pour les patrons de l’industrie porcine,
il lancera la pratique du petit déjeuner avec bacon fort de l’expertise de
médecins grassement rémunérés.
Finie l’acquisition de
biens en pleine conscience. Se détournant de l’action collective pour le bien commun, le consommateur type trouvera
dans l’achat, un moyen d’exprimer son moi le plus intime, « ce qu’il a d’unique et de plus
précieux mais qui reste caché".
Le premier des publicistes vantera
la démocratie aux avant-postes de la liberté individuelle. Les marques sur les
chaussures, sur les vêtements… transformeront l’utilisateur en publicité
ambulante grossissant des foules de consommateurs qui "n’ont pas besoin
de ce qu’ils désirent et ne désirent pas ce dont ils ont besoin".
Théâtre, film, la
littérature, l’art en général, seront conçus pour étouffer l’esprit critique.
Répondant au plus près aux demandes des marchands, il devient l’orfèvre de la propagande politique et d'entreprise.
"Notre démocratie ayant pour vocation de tracer la voie, elle doit
être pilotée par la minorité intelligente qui sait enrégimenter les masses pour
mieux les guider."
Bernays organisera avec la CIA des campagnes
de discrédit de gouvernements étrangers au service de multinationales avides de
conquérir de nouveaux marchés en Amérique latine.
En 1928, le président
Hoover félicite publiquement le neveu de Freud : "Vous avez transformé
les gens en infatigables machines à bonheur".
Dans son ouvrage phare
« Propaganda, comment manipuler l'opinion en démocratie » :
« [Il faut] dompter cette
grande bête hagarde qui s’appelle le peuple ; qui ne veut ni ne peut se
mêler des affaires publiques et à laquelle il faut fournir une illusion »
Goebbels, ministre de la propagande d’Hitler, se réclamera de
l’œuvre de Bernays…
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