jeudi 18 octobre 2012

1996, "Young Leaders" recrute François Hollande



1996,
Young Leaders recrute François Hollande


Au centre, Henry Kissinger, à sa gauche, Valéry Giscard d'Estaing, à l'extrême droite,  Gerald Ford



  Le 18 mai 1976, à l'ambassade de France aux Etats-Unis, le  président Valéry Giscard d'Estaing, le président Gerald Ford et le secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger,  annoncent  la création d’une fondation franco-américaine, la French-American Foundation (FAF) qui lancera le programme Young Leaders.
 L’objectif,  mettre en pratique les idées de l'économiste Milton Friedman de l'école de Chicago: baisse des déficits par le démantèlement des services publics aux dépens de l’intérêt général... privatisation, déréglementation du droit du travail et réduction des dépenses sociales…pour le plus grand profit des multinationales. 
Trois ans plus tôt, Henry Kissinger participait à l'organisation du coup d'état du 11 septembre 1973 au Chili, Augusto Pinochet étant chargé d’appliquer le programme  de l'économiste Milton Friedman.
  
Milton Friedman et Augusto Pinochet
   
Programme phare de la FAF, Young Leaders a été créé en 1981 et sélectionne chaque année 10 Français et 10 Américains âgés de 30 à 40 ans, appelés à jouer un rôle important dans leur pays, jeunes espoirs sur diplômés, promis à des postes à  haute responsabilité:

François Hollande, est recruté en 1996, par la French American Foundation ainsi que  neuf  autres français (la sélection est très sévère).

    Historiquement, le 11 septembre 1973 marque le coup d'envoi de la mondialisation du capitalisme ultra libéral qui submerge aujourd'hui la planète. Le Chili de Pinochet en a été le grand laboratoire, c’est le début de la fin de l'Etat providence.

Milton Friedman et ses Chicago's boys, conseillent Nixon,  Reagan, Thatcher, grands destructeurs de services publics pour une liberté totale du capitalisme. 

 Un seul objectif, le profit maximum pour les grands actionnaires. Selon les pays, selon les rapports de force, on utilise la violence pure comme au Chili (enlèvement des opposants, torture, disparition), ou bien alors, comme en Europe, la corruption des leaders syndicaux et politique(financement de locaux, de permanents, financement de campagnes électorales, subventions diverses…), celle de journalistes, d'experts etc...

Enlevés ou "très bien traités", dans les deux cas, d’une manière comme d’une autre, morts ou vivants, les responsables ne sont plus en mesure de faire obstacle aux intérêts de cette poignée de grands actionnaires qui dirigent le monde à la tête de leurs armées de salariés.

 En  2012, François Hollande est  le premier Young Leaders à accéder à la fonction de chef d'Etat. Dans son gouvernement, cinq autres ministres Young leaders : 

 Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg, Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Aquilino Morelle.

François Hollande, c’est le changement dans la continuité du programme de la French American Foundation déjà mis en oeuvre sous Sarkozy, avec  Alain Juppé, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez, Jeannette Bougrab...eux aussi Young leaders. 

Pour appliquer des réformes en vue  de tirer profit d’une plus grande domestication  de la  population, deux méthodes:

-le coup d'Etat militaire, arrestation et élimination physique des dirigeants syndicaux et politiques,

 - ou bien la corruption de ces dirigeants quand cela est possible.

La population se retrouve en état de choc provoqué par le décalage entre les évènements et le manque d'informations qui empêche analyse et donc réactions adéquates…

Du  Chili de Pinochet à la Grèce d’aujourd’hui, le radical-capitalisme triomphe. Dans les deux cas, la population perd ses repères, très rapidement par la répression, lentement mais sûrement par la  corruption.
 Le 11 septembre 1973, au Chili, le jour même du coup d'état, à midi, les Chicago boys, jeunes économistes formés par Milton Friedman, étaient déjà présents à Santiago, et sortaient des presses du journal de droite El Mercurio, un manifeste économique qui allait servir de programme pour les ministres de Pinochet.

 Dans les années 70, en Amérique Latine, les coups d'état s'enchaînent, Argentine,  Brésil…soutenus par les Américains, et conseillés économiquement par l'école de Chicago.

En France comme aux Etats-Unis, parmi les anciens Young Leaders, de hauts responsables de la presse écrite ou parlée, des journalistes, des présidents de grandes entreprises, des écrivains, des experts…  
 Quelques noms parmi d’autres...

 FAF américaine: 
Antony Blinken (1998, ancien conseiller en politique étrangère du président Clinton), Ian Brzezinski (2001, chargé aux affaires de défense de l'OTAN, fils du célèbre géopolitologue Zbigniew Brzezinski), le général Wesley K. Clark (1983, ex-commandant en chef des troupes de l'OTAN en Europe), le président Clinton (1984) et Hillary Clinton (1983, sénateur)
FAF française: 
 Philippe Auberger (1989, député UMP), Yves Censi (2003, député UMP), Jérôme Chartier (2003, député UMP), Nicolas Dupont-Aignant (2001, député UMP, Debout la République).








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dimanche 7 octobre 2012

Discours du Chef Seattle



Discours du Chef Seattle
prononcé en 1854 devant le gouverneur Isaac Stevens



   Comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ?
L'idée nous paraît étrange. 
    
Si nous ne possédons pas la fraîcheur de l'air et le miroitement de l'eau, 
comment est-ce que vous pouvez les acheter ?
   
 Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple.
   Chaque aiguille de pin luisante, chaque rive sableuse, chaque lambeau de brume dans les bois sombres, chaque clairière et chaque bourdonnement d'insecte sont sacrés dans le souvenir et l'expérience de mon peuple.
   La sève qui coule dans les arbres transporte les souvenirs de l'homme rouge.
   Les morts des hommes blancs oublient le pays de leur naissance lorsqu'ils vont se promener parmi les étoiles. 
   Nos morts n'oublient jamais cette terre magnifique, car elle est la mère de l'homme rouge. 
 Nous sommes une partie de la terre, et elle fait partie de nous. 
Les fleurs parfumées sont nos soeurs; le cerf, le cheval, le grand aigle, ce sont nos frères. Les crêtes rocheuses, les sucs dans les prés, la chaleur du poney, et l'homme, tous appartiennent à la même famille.
   
 Aussi lorsque le Grand chef à Washington envoie dire qu'il veut acheter notre terre, demande-t-il beaucoup de nous.
   
 Le Grand chef envoie dire qu'il nous réservera un endroit de façon que nous puissions vivre confortablement entre nous. Il sera notre père et nous serons ses enfants. Nous considérons donc, votre offre d'acheter notre terre. Mais ce ne sera pas facile. Car cette terre nous est sacrée.
   Cette eau scintillante qui coule dans les ruisseaux et les rivières n'est pas seulement de l'eau mais le sang de nos ancêtres. Si nous vous vendons de la terre, vous devez vous rappeler qu'elle est sacrée et que chaque reflet spectral dans l'eau claire des lacs parle d'événements et de souvenirs de la vie de mon peuple. Le murmure de l'eau est la voix du père de mon père.
   Les rivières sont nos frères, elles étanchent notre soif. Les rivières portent nos canoës, et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, vous devez désormais vous rappeler, et l'enseigner à vos enfants, que les rivières sont nos frères et les vôtres, et vous devez désormais montrer pour les rivières la tendresse que vous montreriez pour un frère. 
   Nous savons que l'homme blanc ne comprend pas nos mœurs. Une parcelle de terre ressemble pour lui à la suivante, car c'est un étranger qui arrive dans la nuit et prend à la terre ce dont il a besoin. 


La terre n'est pas son frère, mais son ennemi, 
et lorsqu'il l'a conquise, il va plus loin.

   Il abandonne la tombe de ses aïeux, et cela ne le tracasse pas. Il enlève la terre à ses enfants et cela ne le tracasse pas. La tombe de ses aïeux et le patrimoine de ses enfants tombent dans l'oubli.
   Il traite sa mère, la terre, et son frère, le ciel, comme des choses à acheter, piller, vendre comme les moutons ou les perles brillantes. 

Son appétit dévorera la terre et ne laissera derrière lui qu'un désert.
   
     Il n'y a pas d'endroit paisible dans les villes de l'homme blanc. Pas d'endroit pour entendre les feuilles se dérouler au printemps, ou le froissement des ailes d'un insecte. Mais peut-être est-ce parce que je suis un sauvage et ne comprends pas. Le vacarme semble seulement insulter les oreilles. Et quel intérêt y a-t-il à vivre si l’homme ne peut entendre le cri solitaire de l’engoulevent ou les palabres des grenouilles autour d'un étang la nuit ? 
   Je suis un homme rouge et ne comprends pas. L'Indien préfère le son doux du vent s'élançant au-dessus de la face d'un étang, et l'odeur du vent lui-même, lavé par la pluie de midi, ou parfumé par le pin pignon.

   L'air est précieux à l’homme rouge, car toutes choses partagent le même souffle.
La bête, l'arbre, l'homme. Ils partagent tous le même souffle.
  L'homme blanc ne semble pas remarquer l'air qu'il respire.

 Comme un homme qui met plusieurs jours à expirer, il est insensible à la puanteur. Mais si nous vous vendons notre terre, vous devez vous rappeler que l'air nous est précieux, que l'air partage son esprit avec tout ce qu'il fait vivre. Le vent qui a donné à notre grand-père son premier souffle a aussi reçu son dernier soupir. Et si nous vous vendons notre terre, vous devez la garder à part et la tenir pour sacrée, comme un endroit où même l'homme blanc peut aller goûter le vent adouci par les fleurs des prés. Nous considérerons donc votre offre d'acheter notre terre. 
    
Mais si nous décidons de l'accepter, j'y mettrai une condition : l'homme blanc devra traiter les bêtes de cette terre comme ses frères.
    Je suis un sauvage et je ne connais pas d'autre façon de vivre.
   
J'ai vu un millier de bisons pourrissant sur la prairie, abandonnés par l'homme blanc qui les avait abattus d'un train qui passait. 
Je suis un sauvage et ne comprends pas comment le cheval de fer fumant peut être plus important que le bison que nous ne tuons que pour subsister.
  
 Qu'est-ce que l'homme sans les bêtes ?. Si toutes les bêtes disparaissaient, l'homme mourrait d'une grande solitude de l'esprit. Car ce qui arrive aux bêtes, arrive bientôt à l'homme. Toutes choses se tiennent.
   Vous devez apprendre à vos enfants que le sol qu'ils foulent est fait des cendres de nos aïeux. Pour qu'ils respectent la terre, dites à vos enfants qu'elle est enrichie par les vies de notre race. 

   Enseignez à vos enfants ce que nous avons enseigné aux nôtres, 
que la terre est notre mère.
 Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre. 
Si les hommes crachent sur le sol, ils crachent sur eux-mêmes.

   Nous savons au moins ceci : la terre n'appartient pas à l'homme ; l'homme appartient à la terre. Cela, nous le savons. Toutes choses se tiennent comme le sang qui unit une même famille. Toutes choses se tiennent.
   Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre.
   Ce n'est pas l'homme qui a tissé la trame de la vie : il en est seulement un fil. Tout ce qu'il fait à la trame, il le fait à lui-même.
    Même l'homme blanc, dont le dieu se promène et parle avec lui comme deux amis ensemble, ne peut être dispensé de la destinée commune. Après tout, nous sommes peut-être frères. Nous verrons bien. Il y a une chose que nous savons, et que l'homme blanc découvrira peut-être un jour, c'est que notre dieu est le même dieu. Il se peut que vous pensiez maintenant le posséder comme vous voulez posséder notre terre, mais vous ne pouvez pas. Il est le dieu de l'homme, et sa pitié est égale pour l'homme rouge et le blanc. Cette terre lui est précieuse, et nuire à la terre, c'est accabler de mépris son créateur.
    Les Blancs aussi disparaîtront;peut-être plus tôt que toutes les autres tribus. Contaminez votre lit, et vous suffoquerez une nuit dans vos propres détritus.
    Mais en mourant vous brillerez avec éclat, ardents de la force du dieu qui vous a amenés jusqu'à cette terre et qui pour quelque dessein particulier vous a fait dominer cette terre et l'homme rouge. Cette destinée est un mystère pour nous, car nous ne comprenons pas lorsque les bisons sont tous massacrés, les chevaux sauvages domptés, les coins secrets de la forêt chargés du fumet de beaucoup d'hommes, et la vue des collines en pleines fleurs ternie par des fils qui parlent.
   Où est le hallier ? Disparu. Où est l'aigle ? Disparu.
          La fin de la vie, le début de la survivance.
                                                                      Chef Seattle, 1854



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