mercredi 22 février 2012

Duboin:détruire la nourriture pour les profits....


 Duboin: détruire la nourriture pour les profits....

Extraits du livre "Libération" écrit par  Jacques Duboin en 1936.


"Détruire les produits alimentaires, détruire les outillages, paraissent déjà choses inexcusables lorsque l'ennemi s'en rend coupable pendant une guerre. Elles prennent un caractère inhumain quand ces destructions sont accomplies délibérément, en pleine paix, par ordre des gouvernements.
Qu'il s'agisse de résorber des stocks excédentaires ou d'assainir les marchés, c'est toujours anéantir des choses utiles que les hommes se sont donnés la peine de créer et donc manquent de si nombreuses familles dans le besoin.
C'est aussi la preuve que la misère ne tient pas à l'insuffisance de la production comme on aime à le répéter, mais que le régime actuel ne peut exister sans la misère, puisqu'il détruit volontairement ce qui pourrait la faire disparaître. [...] Leur destruction [les produits excédentaires] fut méthodiquement organisée au cours de la première expérience du président Roosevelt.
  [Aux Etats-Unis], en 1933, on détruisit 2 millions de tonnes de maïs, et un volume peu-être plus considérable de blé; on détruisit 6 200 000 porcs et 220 000 truies. En réduisant légalement de 15% la production du lait, on fut amené à abattre 400 000 vaches. A Los-Angeles, 200 000 litres de  lait furent jetés mensuellement pendant plusieurs mois à l'égout; à Harford, 20 000 litres par jour. On fit arracher 80 000 pêchers et arracher la moitié de la récolte de poire de la vallée de la Rocque.. 1O OOO hectares de fraises pourrirent sur pied; des centaines de milliers de mouton furent abattus avec l'interdiction d'en vendre la viande.
Des milliers de tonnes de pommes de terre, de choux, de tomates, de melons furent anéanties afin d'assainir leurs marchés respectifs.
Il y a pire encore. En 1934, trois millions de cultivateurs reçurent en dollars l'équivalent de 12 milliards de francs afin de remettre en friche 18 400 000 hectares de champs cultivés. On avait ainsi deux catégories de cultivateurs: ceux qui produisaient mais risquaient de ne pas vendre leur production; ceux qui se croisaient les bras mais étaient sûrs de gagner de l'argent puisque le gouvernement leur en distribuait."

A propos de Jacques Duboin, le père du distributisme, lire dans le blog:
Jacques Duboin, le dernier des utopistes

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 loi pour le contrôle des banques

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