La guerre sans déclaration
Rêves en infrarouges :
un télèguideur de drones raconte son parcours
ex-soldat, Brandon Bryant, 27 ans
|
un drone |
Un
soldat Américain avait l’ambition de devenir le premier de son unité.
Il y est parvenu et est devenu téléguideur de drones
dans une unité spéciale de l’US Air Force,
dans l’Etat du Nouveau Mexique.
Depuis son poste de travail il a tué des dizaines de gens
jusqu’au jour où il s’est rendu compte qu’il ne pouvait plus continuer.
Il y est parvenu et est devenu téléguideur de drones
dans une unité spéciale de l’US Air Force,
dans l’Etat du Nouveau Mexique.
Depuis son poste de travail il a tué des dizaines de gens
jusqu’au jour où il s’est rendu compte qu’il ne pouvait plus continuer.
Pendant plus de cinq ans, Brandon Bryant,
a travaillé dans un bureau rectangulaire sans fenêtres, de la taille d’une
baraque de chantier… L’air conditionné y maintenait une température
constante de 17 degrés et la porte, par mesure de sécurité, ne pouvait pas
s’ouvrir. Bryant et ses camarades étaient assis en face de 14 écrans d’ordinateurs
et 4 claviers. Quand Bryant appuyait sur un bouton au Nouveau Mexique quelqu’un
mourait à l’autre bout du monde.
Un poste de téléguidage ronronne du
bourdonnement des ordinateurs. C’est le cerveau d’un drone, le
"cockpit", selon le jargon de l’US Air Force. Mais les pilotes ne
volent pas, ils sont seulement assis devant les commandes.
Bryant fut l’un d’entre eux et il se
souvient avec précision d’un incident survenu quand un drone Predator faisait
des huit dans le ciel au dessus de l’Afghanistan à plus de 10 000 kilomètres
d’altitude. En bas, dans la ligne de mire, il y avait une maison au toit plat
fait de terre, avec un abri pour garder les chèvres. Quand Bryant a reçu
l’ordre de tirer, il a pressé de la main gauche sur un bouton et visé le toit.
L’homme qui était assis à côté a alors appuyé sur la gachette d’un levier de
commande et le Predator a lancé un missile Hellfire.
Il restait 16 secondes avant l’impact.
"Ces instants se
déroulaient comme au ralenti", dit-il maintenant.
Les images qui apparaissent sur son écran,
avec un décalage de deux à cinq secondes sont émises par un satellite auquel
elles sont transmises par une caméra infrarouge qui est connectée au drone, .
Il restait cinq secondes et il n’y avait
personne en vue à terre. A ce moment Bryant aurait encore pu dévier la
trajectoire du missile. Plus que trois secondes. Bryant s’est senti obligé de
regarder chaque pixel de son écran. Soudain, dit-il, il a vu un enfant qui
tournait le coin.
La seconde zéro a été l’instant où le
monde numérique de Bryant a recontré la réalité dans un village entre Baghlan
et Mazari Sharif.
Bryant a vu un éclair sur l’écran :
c’était l’explosion. Une partie de l’édifice est tombé. L’enfant avait disparu.
Il a senti un malaise à l’estomac.
"On vient de tuer
un enfant ?", demanda-t-il à celui qui était à côté de lui.
"Yeah, je pense que
c’était un enfant." lui répondit-il.
"C’était un
enfant ?", écrivirent-ils sur la messagerie instantanée qui était à l’écran
Alors, une personne qu’ils ne
connaissaient pas leur répondit. C’était quelqu’un qui était assis dans un
centre de commandement militaire quelque part dans le monde et qui avait suivi
leur attaque. "Non, c’était un chien." , a-t-il écrit.
Ils repassèrent la scène en vidéo.
Un
chien avec deux jambes ?
...Suite:
...Suite:
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire